Quartier lointain de Jirô Taniguchi

Quartier lointain

Casterman, 2010, 405 pages

Résumé : Un homme de 48 ans qui s’est mal remis de ses excès d’alcool de la veille s’endort dans le train qui doit le mener à un rendez-vous d’affaire. Lorsqu’il se réveille, il se rend compte qu’il est en route pour la ville où il a passé son enfance. Arrivé sur place, il se recueille sur la tombe de sa mère. Un phénomène extraordinaire le propulse alors durant l’été de ses 14 ans, quand son père avait mystérieusement disparu, abandonnant sa famille. L’occasion de changer le passé ?

Critique : Pour tous ceux qui ont des difficultés avec les mangas et qui pensent encore que ce n’est pas un art majeur, je vous invite très vivement à découvrir au plus vite ce Quartier lointain signé Jirô Taniguchi. Il s’agit d’une œuvre poétique absolument magnifique aux dessins éblouissants desquels se dégagent une sérénité et une douceur incroyables. Tout dans ce manga nous amène à un voyage intérieur, mais aussi à un voyage vers le passé, notre passé, duquel découle nos choix présents, nos relations aux autres, nos liens familiaux et amicaux. On est terriblement ému par cette histoire aux personnages incroyablement attachants, amusé aussi par ce presque quinquagénaire en doute sur sa vie et qui redécouvre, non sans nostalgie, ses 14 ans. Les non-dits familiaux sont abordés avec beaucoup de justesse et de pudeur. Quant aux possibilités qu’ouvre le voyage dans le temps, elles sont utilisées sans effet spectaculaire superflus. Un manga tendre et puissant, une œuvre artistique majeure, d’une grande maturité, à découvrir d’urgence.

4,5/5

Il est à noter que ce manga a donné lieu, en 2010, à une adaptation cinématographique signée Sam Garbarski, tournée en grande partie à Nantua, dont voici la bande-annonce.

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