Les Chroniques de San Francisco. Tome 9 : Anna Madrigal d’Armistead Maupin

Anna Madrigal

Les chroniques de San Francisco. Tome 9 : Anna Madrigal

Editions de l’Olivier, 2015, 301 pages.

Résumé : A 93 ans, Anna Madrigal est de plus en plus fatiguée. Pourtant son passé la hante encore. Elle était alors encore Andy et vivait dans le Nevada avec sa mère tenancière d’une maison close. Elle se souvient de Lasko, jeune basque dont elle était amoureuse, alors qu’elle n’était encore qu’un adolescent. Afin de régler ses derniers comptes avec le passé, elle décide de se rendre, avec l’aide de Brian, sur le lieu de ses origines. Dans le même temps, Shawna, Michael et son mari, Ben, projettent de se rendre au Burning Man, un festival au milieu du désert où tout semble pouvoir arriver.

Critique : A travers cette série que sont les Chroniques de San Francisco, Armistead Maupin dresse depuis maintenant près de 40 ans le portrait de la vie et des mœurs californiennes et de l’Ouest américain. Cette-fois, ce sont les groupes New Age écolo du Burning Man qui sont passés à la loupe de ce conteur hors pair. Le plaisir est intact de retrouver ces personnages tellement attachants.

Ce neuvième tome est une véritable suite du précédent et permet, comme son titre l’indique, de lever les dernières zones d’ombre sur le personnage central de la saga, Anna Madrigal, que Maupin avait quelque peu délaissée dans le précédent tome. En proposant d’habiles flashbacks dans la jeunesse d’Anna, dont le prénom était alors Andy, Maupin donne même un nouveau départ à sa saga et en propose une lecture renouvelée. On aurait même envie qu’il écrive une biographie complète d’Anna Madrigal, tant ce personnage semble être une source d’inspiration inépuisable pour son auteur.

Je me suis laissé prendre, une fois de plus, dans cette histoire pas comme les autres qui m’accompagne depuis la fin des années 90 et mon voyage à San Francisco, c’est un mélange de plaisir et de nostalgie de suivre depuis tant d’année les mêmes protagonistes. Ce neuvième tome est un bon cru. On retrouve ce foisonnement de personnages avec des histoires parallèles qui vont finir, évidemment, par s’entrecroiser. Le style est fluide et toujours aussi plaisant.

A l’heure du mariage pour tous, des timides avancées pour la reconnaissance des droits des transexuels, des interrogations sur les identités de genre, de la PMA et de la GPA, cette série est d’une incroyable modernité. Partez à la découverte de cette « famille » pas comme les autres, osez découvrir avec eux le Burning Man, c’est un voyage au pays de la tolérance et de la générosité que vous ne regretterez pas, bien loin des débats abjects et réactionnaires imposés en France par une poignée d’extrémistes et d’intégristes hystériques. Un bonheur de lecture à (re)découvrir.

4,5/5

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