Le corps exquis de Poppy Z. Brite

Le corps exquis

Le corps exquis

J’ai Lu, 2005, 260 p.

Résumé : Andrew Campton, tueur nécrophile, est emprisonné à vie après le meurtre de 23 jeunes hommes à Londres. Séropositif, il parvient à se faire passer pour mort et à s’évader. Il quitte Londres et le Royaume-Uni et rejoint, par hasard, La Nouvelle-Orléans. Il fait la rencontre de l’étrange Jay Byrne, tueur cannibale. Jay est fasciné par un jeune homme, Tran, dont il rêve de pouvoir goûter la chair mais dont la disparition serait immédiatement signalée par la famille qui vit dans la ville. La rencontre entre les deux tueurs semble pourvoir libérer toutes les tentations trop longtemps retenues…

Critique : Après avoir lu plusieurs ouvrages de littérature jeunesse, je me suis plongé dans ce thriller très noir. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le contraste est virulent !

Sombre et d’une extrême violence, ce roman de Poppy Z. Brite ne laisse pas indifférent. Génial et culte pour certains, insupportable pour d’autres, Le Corps exquis est un thriller gore d’une indéniable originalité, sur la forme comme sur le fond, qui détonne face à de nombreux romans policiers souvent trop calibrés.

Sur la forme d’abord, les mots sont crus, les descriptions, très réalistes, de relations sexuelles, de consommation de drogues et de meurtres n’évitent aucun détail créant une atmosphère lourde, glauque et un sentiment de malaise constant. Sur le fond ensuite, cette histoire d’amour, ou cette confrontation, entre deux tueurs en série, l’un nécrophile, l’autre cannibale, est dérangeante et éprouvante. Pourtant, on s’intéresse à leur charme vénéneux et l’on ne peut lâcher l’ouvrage une fois débuté.

Mais à travers leurs actes odieux, l’auteur, transgenre, nous donne à voir la déliquescence des relations humaines, la solitude affective et la maladie qui ronge les corps. Il montre aussi la stigmatisation des gays et des séropositifs (l’ouvrage a été publié pour la première fois en 1996). J’ai été marqué par ce roman au contenu dense et aux thématiques très fortes même si j’ai regretté quelques enchaînements dramatiques un peu faciles.

C’est à n’en pas douter un grand roman, toutefois, à ne pas mettre entre toutes les mains.

4/5

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