Jiminy Cricket d’Olivier Sillig
Editions L’âge d’homme, collection « Contemporains », 2015, 182 pages
Résumé : Au milieu des années 1970, dans le Sud de la France, John, un anglais en voyage, rencontre par hasard le jeune Jérémie Crichon, ou plutôt Jiminy Cricket. Celui-ci l’invite à rejoindre une communauté très libre dont il assure l’équilibre par son magnétisme et sa sensualité. John va rapidement s’intégrer au groupe, dans ce hameau isolé où peu à peu un drame va se jouer.
Critique : Jiminy Cricket est un roman surprise et une très belle découverte pour laquelle je tiens à remercier les éditions L’Âge d’homme et Babelio.
Ce texte est d’abord une rencontre avec un personnage attachant et émouvant, Jérémie Crichon, ou plutôt Jiminy Cricket comme il sera surnommé tout au long du roman. Solaire et sensuel, il est le ciment d’une petite communauté hippie au milieu des années 1970 dans le Sud de la France. J’ai rarement ressenti autant de tendresse et d’empathie pour un personnage de roman que pour ce Jiminy. Il m’a réellement touché.
Évidemment, on s’en doute, ces communautés isolées ayant rarement survécu aux années 70, celle-ci ne fera probablement pas exception. Dès le début, l’auteur ne cache d’ailleurs pas une issue dramatique et l’on va suivre l’enchainement des événements vu à travers les yeux de John, le narrateur et dernier venu dans le groupe.
La construction du récit est particulièrement habile, nous tenant d’un bout à l’autre et réservant quelques surprises. Il souffle un vent de liberté très agréable tout au long des pages où il est question d’amitié, d’amour et de sexualité. Les références explicites à deux contes mélancoliques Pinocchio et le Petit Prince donnent au récit richesse et profondeur. L’écriture d’Olivier Sillig est fluide et agréable et je découvre un formidable auteur avec ce roman.
Bref, vous l’aurez compris ce Jiminy Cricket est un joli coup de cœur et une belle surprise. En ces temps de repli sur soi, de recul des libertés et de cynisme revendiqué, ce roman et ses personnages sont juste une bouffée d’air frais salvatrice. Une lecture vivement conseillée !
4,25/5