Slumdog Millionnaire ***

Qui aurait pu penser que le jeu "Qui veut gagner des millions" pourrait-être un jour à l’origine d’un bon film? C’est pourtant bien le cas du nouvel opus de Danny Boyle, Slumdog Millionnaire. Il faut dire que le réalisateur anglais du déjanté Trainspotting et du terrifiant 28 jours plus tard est plutôt talentueux et sait créer des films énergiques avec un vrai sens du récit. Pour cette nouvelle réalisation, il est donc allé voir du côté de l’Inde et s’est plongé dans les bidonvilles de Bombay (ou plutôt Mumbaï).

A travers ce film, on ressent l’extrême violence de la société indienne et ses disparités colossales. Mais Boyle ne sombre jamais dans le pathos et alterne avec bonheur scènes tragiques et drôles. Son film est porté par une musique efficace, une caméra virvoltante et de jeunes comédiens très charismatiques qui donnent à l’ensemble une belle énergie. On suit avec tendresse leur périple à travers l’Inde et, si l’on peut regretter, à juste titre, que le scénario ne soit finalement pas très original, surtout en ce qui concerne l’histoire d’amour à la Roméo et Juliette. On se laisse malgré tout porter par cette jolie histoire menée tambour battant.

Boyle assume le côté kitsch et coloré des productions de Bollywood sans pour autant sombrer dans l’hommage lourdaud. Il arrive à conserver son oeil et sa patte, à faire passer son message. Le procédé narratif est assez habile pour nous balader entre passé et présent, sans nous perdre ni nous ennuyer. Bref, voilà un film malin, sans aucun doute quelque peu surprimé aux Oscars, mais malgré tout un bon moment de cinéma!