Max de Sarah Cohen-Scali

Max

Max

Editions Gallimard, collection Scripto, 2012, 472 pages.

Résumé : 1936, dans une maternité créée par les nazis, nait Max, le premier enfant du programme Lebensborn. Initié par Hitler et Himmler, ce programme vise à faire naître des enfants répondant parfaitement aux critères de la race aryenne. Elevés dans des centres spéciaux, ils sont endoctrinés au sein des jeunesses hitlériennes. Max, « pur » produit de l’idéologie nazie, raconte son parcours de sa naissance à l’effondrement du régime.

Critique : Ce roman a beau être classé en ouvrage de littérature jeunesse, préparez-vous à recevoir une très grosse claque en le lisant. Cette plongée au cœur du système d’endoctrinement nazi fait froid dans le dos.

Ce roman est parfaitement documenté et l’on ne peut que saluer le travail de recherche colossal réalisé par l’auteure, Sarah Cohen-Scali, afin de donner à son récit toute sa véracité historique. Au-delà de tout manichéisme, on suit la description froide de ce régime, de sa cruauté et de son eugénisme programmé par l’intermédiaire du jeune Max / Konrad.

Ce sont les Lebensborn, ces usines à produire en masse de l’aryen défenseur du Reich, qui sont au cœur de cet ouvrage montrant une autre facette, moins connue, du nazisme et de sa folie raciste. Tout au long de ce livre, j’ai été saisi par un sentiment de malaise face à ce personnage ambivalent de Max à la fois enfant naïf et porte-parole assumé d’un régime abjecte. C’est pour cette raison que je le déconseillerais à un adolescent de moins de 15 ans malgré sa publication dans une collection de littérature jeunesse. On suit son parcours jusqu’à la fin de la guerre où il sera accompagné de son ami et « grand frère », Lukas.

Préparez-vous à avoir le cœur bien accroché car Sarah Cohen-Scali ne nous épargne rien. J’ai été fortement marqué par cet ouvrage qui m’habitera pendant très longtemps et que je ne peux que vous conseiller de découvrir. Un ouvrage incontournable sur le nazisme.

4,25/5

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